top of page

Interview par Chantal Rivest pour le Téléjournal Estrie
(Canada),
19 juin 2014, 2’25’’


Interview réalisée dans le cadre de l’exposition Empreintes,
Maison des arts et de la culture de Brompton,
Canada, 2014, 1’09’’
https://www.youtube.com/watch?v=s4xaB-uLSVA


Interview réalisée dans le cadre de l’exposition du Jardin
des sons, Fondation La Borie, Solignac (87), 2014, 2’54’’
https://www.youtube.com/watch?v=s4xaB-uLSVA

 

Zoom sur l’artiste Carolle Priem-Schutz

 

Comme en témoignent ses œuvres influencées par ses années de technicienne de laboratoire en génétique, Carolle Priem-Schutz est une artiste atypique issue du monde scientifique. Après une courte période de professeur des écoles, révélatrice de son goût pour l’art et la céramique, elle entre à l’Ecole Supérieure d’Arts des Pyrénées (ESAP) dont elle sortira diplômée en juin 2013. Devenue artiste professionnelle, elle réalise des créations polymorphes sur le thème de l’observation au travers d’installations évolutives.

Les dimensions micro et macroscopiques et les instruments d’observation fonctionnant comme des prothèses permettant aux hommes de dépasser les limites de la vision à l’œil nu (microscope, télescope..), sont largement revisités dans les œuvres de Carolle Priem-Schutz. L’artiste cherche à surprendre notre regard. Comment révéler cette « fraction infravisible » que nos yeux ne peuvent percevoir ?

Ses productions s’efforcent d’ouvrir le champ des possibles en guidant l’œil du spectateur vers un nouvel espace, entre réalité et fiction. Ses créations nous conduisent  à la découverte de nouveaux points de vue, loin de l’observation quotidienne cantonnée aux seuls aspects fonctionnels et connus d’un objet, d’un paysage…

Pourquoi l’observation ?

 

« Le thème de l’observation s’est imposé à moi, au fil de ma pratique. Quand je suis arrivée à l’ESAP de Tarbes j’étais assez novice dans la pratique artistique, j’avais peu de références et d’aprioris. Quand j’ai commencé à travailler, je produisais de manière instinctive, sans questionnement. Un long travail de maturation m’a permis de prendre conscience de l’importance des instruments d’observation et des dimensions micro et macroscopiques dans mon travail. »

Comme l’explique l’artiste, l’observation est un terme généralement associé au monde de la science alors que celui de contemplation est affilié à l’art. Si ce mot inspire profondément les créations de Carolle Priem-Schutz, ce n’est pas sans raison. Ses années passées en laboratoire ont modifié sa façon de voir et son mode de fonctionnement. « La notion d’observation est importante, à la différence de la contemplation, car elle suppose un comportement actif. L’observation nécessite souvent des instruments et une manipulation. »  Cet attrait pour l’observation et pour la céramique, impliquant le maniement de pièces détachées, est l’empreinte discrète de plusieurs années d’analyse sur des liquides amniotiques, à la recherche d’éventuelles pathologies présentes sur des fœtus.

Passage de la science à l’art…

 

La rigueur et les contraintes inhérentes à une activité professionnelle, notamment en laboratoire, ne peuvent s’accommoder d’une exploration artistique. « J’aimais beaucoup ce travail mais à travers mes observations, je voyais un tas de composants esthétiques, magiques, poétiques, sur lesquels je ne pouvais pas me concentrer. » Elle décide donc, au fur et à mesure de son parcours, de prendre le temps d’explorer ces éléments, de les mettre en lumière dans ses œuvres et de les partager avec le public. « Mon travail en laboratoire m’imposait un axe d’observation, j’étais maintenue dans ce périmètre alors que j’avais envie de regarder ailleurs, vers la dimension esthétique, imaginaire, sensible. »

Heureusement, Carolle Priem-Schutz peut aujourd’hui nous faire profiter de sa vision sensible et créative. Deux de ses œuvres sont actuellement exposées : « Luminoscope à visée », au Pic du Midi et « Périscopes » au musée de la Céramique à Limoges. A ne pas manquer !

 

le 26/09/2013 par Séverine Garry

bottom of page